
Alignement d'autobus régionaux restaurés, photo Philippe-Enrico Attal
Le musée des transports urbains de l’Amtuir achève sa mutation. Si le calendrier est respecté, le public sera accueilli dans musée flambant neuf en 2015.
Cette fois c’est la bonne. Du moins tous les permanents du musée des transports urbains l’espèrent. Le tout nouveau musée longtemps espéré devrait ouvrir ses portes en 2015. Cette ouverture marquera la fin d’une longue parenthèse depuis la fermeture du site de Saint-Mandé en 2000, et les déménagements successifs à Colombes et à Chelles. Créée en 1957, l’Amtuir, l’Association pour le Musée des Transports Urbains Interurbains et Ruraux s’est donnée pour vocation la préservation des véhicules de transport urbain, autobus, trains et tramways généralement destinés à la casse. Leur premier sauvetage concernera la motrice N°1 des tramways de Versailles au moment de la suppression du réseau. Dans les années 50, cette démarche est encore inhabituelle et bon nombre d’exploitants ne voient pas l’intérêt de sauvegarder du matériel réformé. Tous heureusement ne partagent pas le même avis et la collection du musée se constituera peu à peu à la faveur des réformes de véhicules et des suppressions de lignes. En 1964, le musée ouvre ses portes au public dans un dépôt de tramways désaffecté de Malakoff. Il y restera jusqu’en 1973, date à laquelle l’association réinstalle ses collections à Saint-Mandé dans un local prêté là aussi par la RATP. Un site idéal aux portes de Paris qui aura plus tard l’inconvénient de se trouver dans un quartier résidentiel prisé par les promoteurs. L’exiguïté du site limite pourtant le nombre de pièces exposées et une partie de la collection va trouver refuge à Pithiviers où l’association a créé en 1966 avec la FACS un musée des chemins de fer secondaires. Sur ce site sont organisées des circulations de matériels ferroviaires qui feront toujours défaut à Saint-Mandé, même si certains se prenaient à rêver d’un circuit dans le bois de Vincennes tout proche. L’Amtuir organisait tout de même les jours d’ouverture une navette en bus TN entre le métro Porte Dorée et le musée tout proche.

2 autobus de 1906 et 1916, les plus anciens ayant circulé à Paris, photo Philippe-Enrico Attal
Au tournant du siècle alors que la RATP s’installe dans son nouveau siège du Quai de la Rapée, le site de Saint-Mandé est mis en vente et l’association se cherche un nouveau point de chute. Ce sera finalement Colombes et ses vastes locaux qui laissent envisager de très intéressantes perspectives. La collection qui s’est considérablement étoffée au fil du temps pourrait être exposée en totalité et la superficie des lieux permet d’envisager une mise en valeur exceptionnelle. Une différence importante avec Saint-Mandé où les véhicules étaient un peu à l’étroit. Cerise sur le gâteau, le tram T2 qui doit être prolongé de La Défense au Pont de Bezons doit passer juste devant le musée. Outre une excellente desserte, cette infrastructure pourrait permettre des sorties en ligne des véhicules historiques.
En attendant une ouverture définitive après les aménagements nécessaires, le musée a ouvert régulièrement ses portes pour les journées du patrimoine où des navettes d’anciens bus de la RATP assuraient la liaison avec le métro Pont de Neuilly. Une occasion de constater que le public était toujours présent et qu’il attendait impatiemment la réouverture du musée.

Un aperçu de la collection sur le site provisoire de Chelles, photo Philippe-Enrico Attal
Malheureusement, l’installation à Colombes fut remise en cause après un changement de municipalité et l’association dut se chercher un nouveau point de chute. L’objectif principal était de rester dans la région parisienne alors que plusieurs sites de province ont été évoqués. C’est finalement à Chelles que le musée a trouvé refuge en août 2008 dans un local prêté par la municipalité. Le lieux exiguë ne permet d’entreposer qu’une petite partie du matériel préservé, en particulier les autobus et les petits véhicules ferroviaires. Le reste est entreposé à Noyon dans l’Oise sur un site industriel gardé pour éviter les dégradations. En septembre 2008, pour les journées du patrimoine, le public a pu circuler en bus historiques dans les rues de Chelles tandis que quelques véhicules étaient présentés sur la place de la mairie. Cette manifestation avait essentiellement pour but de se faire connaître de la population locale pas forcément informée de l’implantation du nouveau musée. Il fallut attendre l’édition 2009 des journées du patrimoine pour que le public soit accueilli sur le site de Mortillet qui abrite provisoirement le musée. Une ouverture symbolique dans des locaux peu propices à l’accueil de visiteurs. Il y avait pourtant foule ce week-end de septembre malgré l’éloignement de la capitale. Comme toujours des autobus anciens à plate-forme faisaient la navette entre la mairie et le site du musée à la plus grande joie des petits et des grands. Malgré le succès, cette ouverture restera exceptionnelle. L’entrepôt qui sert de refuge au musée n’est qu’un site provisoire en attendant l’implantation définitive dans un édifice qui reste à construire. C’est l’ancienne halle du Sernam de la gare marchandise de Chelles qui doit céder la place au nouveau bâtiment. Les négociations sont actuellement en cours avec la SNCF qui a donné un accord de principe. Dès la signature, la halle sera détruite et la construction engagée. Un musée qui devrait être aux transports urbains ce que Mulhouse est aux chemins de fer. Pour cela bien sûr l’association doit être aidée, notamment par les collectivités locales qui devraient prendre en charge les coûts de construction. En contrepartie, le musée sera ouvert 6 jours sur 7 toute l’année quand le site de Saint-Mandé ne recevait le public que les week-ends à la belle saison. Cette nouvelle implantation permettra d’exposer l’intégralité des collections, y compris certains matériels en dépôt à Pithiviers. Et pour la satisfaction du public, une ligne devrait être installée entre la gare de Chelles et le nouveau musée pour y faire circuler des tramways ou des trolleybus.

Des autobus TN faisaient la navette entre la mairie de Chelles et le musée, photo Philippe-Enrico Attal
Seule ombre au tableau, le calendrier. Si l’accord est signé ces prochains mois pour la cession du terrain, l’ouverture n’interviendra pas avant 2015. Reste le site internet Amtuir.org qui présente une collection impressionnante de documents, photos et plans sur l’histoire des transports urbains. Et pour les impatients, le musée provisoire rue Mortillet devrait ouvrir ses portes tous les ans pour les journées du patrimoine.
Publié dans Rail Passion en avril 2010 aux éditions www.laviedurail.com
Philippe-Enrico ATTAL
2 Commentaires, Commentaire ou faites-nous un lien !
Machiniste retraité (décoré lors de l’inauguration Météor), ayant fait mon école sur SC10U, je trouve scandaleux que la RATP ne fasse rien pour le souvenir.
Ma mères est une ancienne de la CMP, et mon fils est toujours machiniste bus, ma famille reste très attachée à l’entreprise.
Je conduis d’ailleurs toujours à mi-temps un R312 pour un client de VOO.
31 août 2013
Monsieur Le Conservateur,
Je suis à la recherche de pièces de Savien SC10U Année 1979.
Mon bus est un bus associatif qui lutte contre le suicide des jeunes et pour cela, nous avons besoin de notre bus pour faire la promotion de notre association. Il est donc urgent, que nous trouvions, des bobines ainsi que la diode.
Vous remerciant à l’avance de l’attention que vous porterez à notre requête.
Voici mon numéro de téléphone: 07.61.32.78.82.
Cordialement.
Carole.
7 novembre 2014
Répondre à “Un musée des transports urbains à Chelles pour 2015”